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Le
terme musique contemporaine désigne en
général les différents courants
apparus après la fin de la Seconde Guerre mondiale et
recherchant des voies, parfois de manière radicale, en
dehors du système dit tonal, établi à
partir de 1600. Parvenus aux confins de l’exploration harmonique et stylistique de la musique romantique, les compositeurs du début du XXe siècle ont essayé de se délier des systèmes classiques. Pour ce faire, ils ont tenté de purifier l’écoute de la musique de ses éternels couplages entre tensions et détentes que la tonalité lui avait inculqués. L’« extra-tonalité » s’est employée à explorer, parfois en les combinant, tantôt la modalité (Debussy, Moussorgski…), tantôt l’espace harmonique dans son entier (dodécaphonisme), tantôt l’espace rythmique (Igor Stravinski…). Puis les compositeurs se sont heurtés aux instruments directement hérités du XIXe siècle et qui ne pouvaient que confiner les utilisateurs soucieux de nouveauté à des complexifications éprouvantes. Seuls les bouleversements occasionnés par l’apparition des techniques électriques, électro-acoustiques puis informatiques leur a véritablement ouvert un monde insoupçonné jusqu’alors, un monde de l’« inouï » (au sens propre) qui ne construit un système musical qu’à postériori. La première moitié du XXe siècle représente à cet égard une époque clé où l’expérimentation par des techniques nouvelles a permis de s’affranchir du passé en créant une nouvelle forme de lutherie. Mais ces techniques, pas assez ductiles, n'ont jamais pu créer un affranchissement de la lutherie traditionnelle. |
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C'est à partir des
années cinquante, et l'arrivée du
magnétophone, que de nouvelles formes
de composition directes sur le matériau sonore ont pu
s'opérer. Edgard
Varèse fut l'un des précurseurs dans ce domaine.
Un autre apport plus
tardif, des instrumentistes eux-mêmes, est celui des modes de
jeu qui
sur la base de la lutherie traditionnelle développe
également l'espace
du timbre instrumental. À partir des années 1950, l’émergence de profondes mutations dans les formes d'écriture musicale laisse entrevoir une nouvelle tendance de la composition. Ces mutations sont en fait caractéristiques de toutes celles qui ont traversé le siècle : un langage musical en crise (indétermination d’un côté, sérialisme généralisé de l’autre), et des recherches qui développent de nouvelles formes d’expression (musique électronique, mixte…), pour aboutir à de nouveaux concepts (notions fondamentales d’accoustique, notions d’objets sonores et musicaux. )Côté production, l’année 1957 est une année fertile en événements : John Cage compose son œuvre la plus “indéterminée”, le concerto pour piano, tandis qu’Henri Pousseur propose avec Scambi, une méthode aléatoire d’extraction de paramètres musicaux à l’intérieur d’un bruit blanc, méthode à l’orthodoxie contestée, mais dont la cohérence artistique peut être valablement reconnue. Pierre Boulez avec la troisième sonate, Karlheinz Stockhausen avec le Klavierstücke XI nous livrent autant de mises en pratique de ce qu’il est convenu d’appeler la forme ouverte. La seconde école de Vienne (Arnold Schönberg, Alban Berg, Anton Webern) crée une musique où l'organisation de l'harmonie et de la mélodie est remplacée, d'abord de manière empirique puis de façon théorique et systématique, en utilisant la série, combinaison utilisant comme base les douze demi-tons chromatiques, fondement de la musique sérielle. Après les expériences des futuristes italiens du début du XXe siècle (le bruitisme de Luigi Russolo), Edgard Varèse mêle à sa musique des bruits industriels et se préoccupe autant de timbre et de rythme que de mélodie et d'harmonie. Charles Ives ajoute à sa musique des éléments de quasi mise en scène, et utilise des techniques de collage. Olivier Messiaen favorise les rythmes et les intensités et les intègre dans des échelles sérielles (étude pour piano Mode de valeur et d'intensité). Les principaux acteurs du sérialisme furent Anton Webern, René Leibowitz, Pierre Boulez, Luigi Nono, Bruno Maderna, Luciano Berio, Karlheinz Stockhausen et Igor Stravinski, ce dernier s'en étant rapproché dans sa dernière période. Edgard Varèse fut, à la suite de Pierre Schaeffer et Pierre Henry, l'un des précurseurs de la musique électroaccoustique. Ils intégrèrent tous très tôt des instruments électroniques à leurs œuvres, mêlèrent instruments et sons enregistrés (Orphée 51 ou toute la lyre de Pierre Schaeffer et Pierre Henry, 1951 ; Déserts d'Edgard Varèse, 1954) et créèrent des œuvres de musique électronique pure (Poème électronique, 1958). Dès 1917, Varèse écrivait : « Je rêve d’instruments obéissant à la pensée et qui, avec l’apport d’une floraison de timbres insoupçonnés, se prêtent aux combinaisons qu’il me plaira de leur imposer.» John Cage, Mauricio Kagel, La Monte Young, Karlheinz Stockhausen (à partir de 1960). Musique à spectacle où le happening (ou performance, dans son sens anglo-saxon) et l'exégèse sont inséparables de la musique, qui devient dans certains cas secondaire voire anecdotique et n'est plus là que pour illustrer une idée. Son représentant le plus emblématique est John Cage autour duquel se forme ce que l'on appelle parfois l'école de New-York. |
JOHN CAGE 4'33 | MUSIC FOR 18 MUSICIANS - STEVE REICH |
BOULEZ- ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN |